Le nombre d'étrangers à Singapour n'a cessé d'augmenter depuis 2003, allant de 26% (en 2003) à 36% (en 2009) et jusqu'à 39% (en 2016). Les 38% en 2018 marquerait une légère baisse, pour la première fois. A quoi attribuer ce recul ?
Singapour, qui accueille volontiers les visiteurs et les investisseurs, s'est vu renforcer sa politique d'immigration avec plus de rigueur. En 2018, le nombre totale de titulaire de visas (travail, études, séjour) est en baisse, comparé à 2008, dix ans auparavant. Le nombre de résidents permanents (PR), qui était jusqu'alors toujours en constante augmentation depuis 2003, au delà des 500.000 après 2008, connait aussi sa première diminution en 10 ans (522.500 en 2018). Pour les volontaires, le statut de résidents permanents semble de plus en plus difficile à obtenir.
Cependant, si cette baisse s'explique par une politique ultra-sélective du gouvernement ces dernières années, l'attractivité de Singapour n'est plus, non plus, la même à l'aube de 2020 que dans les années 2000. La cité état, connue pour son rayonnement au coeur de l'Asie du Sud Est, pour sa sécurité et sa fonctionnalité, reste chère, aujourd'hui concurrencée aussi par d'autres métropoles (HK, Shanghai, Tokyo...). Même si l'image d'eldorado s'est ternie, Singapour reste un modèle qui attire encore beaucoup, notamment les investisseurs et entrepreneurs. Les Français en particulier, dont la population à Singapour a triplé en 10 ans (5'000 en 2006, +15'000 en 2017, le Lycée français a dû doubler ses infrastructures: 27 élèves de Terminale en 2007, 141 en 2018!). Cette population française, qui continue de croître, représente une grande et dynamique communauté. Preuve que la vie à Singapour est confortable: bien que les packages d'expatriés ont diminué, le séjour des Français tend à s'allonger, au delà des 2-3 ans, +10 pour certains, qui s'installent même durablement...
